Les beaux jours ont fait de vous un nouvel aventurier, toujours prêt à dormir dehors dans les coins de nature les plus incroyables de l’hexagone. Et vous comptez bien en profiter jusqu’à l’arrivée du grand froid ! Faire du feu avec rien ou presque, filtrer son eau, préparer un bon plat ou installer son campement : partir en bivouac, c’est tout un art ! Et ce n’est pas votre pote Sylvain qui vous contredira, lui qui s’est fait chasser par 3 patous qui gardaient férocement leur troupeau de brebis. Bref, le retour à la vie sauvage, c’est du sérieux et mieux vaut connaître les règles et les bonnes astuces. On vous livre ici les rudiments d’un bivouac réussi pour vos prochaines micro-aventures, seul ou à plusieurs…
1. Partir en bivouac avec l’esprit d’aventure
Alors oui, mille fois oui, il faut se préparer pour réussir son bivouac ! Mais, cela n’empêche pas de garder son esprit d’aventurier. Le bivouac, c’est d’ailleurs l’essence même de la microaventure. Et puis, vous verrez : la plus grande qualité d’un campeur en pleine nature, c’est sa faculté d’adaptation. Le spot qu’on avait repéré est déjà occupé par une bande de joyeux randonneurs ? Ok, pas de souci, vous ferez 1 km de plus. La météo tourne à l’orage ? Vite, vous cherchez un refuge sur le site de l’office de tourisme ou sur votre application préférée. Finalement, l’imprévu fait entièrement partie de l’expérience bivouac, et ce sont même ses aléas qui font les meilleurs souvenirs à raconter au retour !
2. Se préparer minutieusement
Qui dit adaptation réussie, dit aussi préparation en béton ! Pour faire face à tous les imprévus, la règle d’or, c’est d’avoir un bon matériel de camping avec soi. Voici selon nous les indispensables pour partir en bivouac en toutes circonstances :
- le sac de couchage : pour choisir le bon sac decouchage, étudiez votre destination et sa météo. Si vous hésitez, prenez un sac pour une température froide (0°c/+5 °c) : on sous-estime souvent la sensation de froid causée par l’humidité de la nuit.
- le matelas autogonflant ou gonflable : à privilégier pour votre confort, mais attention aux crevaisons si vous le posez à même le sol ! Sinon, il vous reste le tapis de sol, qui sera parfait pour une petite salutation au soleil aux aurores…
- la tente : ce n’est pas obligatoire, mais comme il existe maintenant des tentes de camping ultra-légères adaptées à la randonnée, il serait dommage de se priver de confort ! Si le temps est incertain, on vous conseille quand même une tente avec une place en plus de la vôtre pour mettre vos affaires à l’abri et pouvoir cuisiner au chaud. Deux autres options possibles pour voyager léger : le hamac avec moustiquaire intégrée ou le sursac de couchage (bivy bag).
- le réchaud et les ustensiles de cuisine. Et une bonne vieille cafetière à l’italienne pour un réveil façon “je suis the king of the moutaiiiin” !
- lampe frontale, couteaux multifonctions, ficelle, polaire, k-way : le kit de base du baroudeur !
- filtres à eau/pastilles/gourde filtrante : porter son eau est un vrai calvaire quand on part en trek sur une journée ou plusieurs jours. Alors, autant profiter de l’eau des ruisseaux (à vérifier avant de partir) sur votre chemin.
3. Respecter les règles du bivouac (et l’environnement)
Pour ne pas se faire chasser par un propriétaire ou un garde-forestier, mieux vaut connaître le règlement en matière de campement. Contrairement aux idées reçues, le bivouac est plus largement autorisé que le camping sauvage. À condition de s’installer à la tombée de la nuit, de ranger dès que le jour se lève et de ne pas rester plus d’une nuit au même endroit. De même, il est logiquement interdit de bivouaquer sur une propriété privée sans accord. Généralement, le plus facile est de poser sa tente dans un parc naturel qui l’autorise. Il en va bien sûr du respect des espaces et de l’environnement, mais aussi de votre sécurité. Vous n’avez certainement pas envie de vous retrouver au milieu d’une battue de chasse ou d’un troupeau bien gardé… Alors on se renseigne sur sa destination, on consulte la météo et on ne laisse aucune trace de son passage ! La nature vous remerciera…
4. Pouvoir porter ses affaires
À moins de vous offrir les services d’une mule, le ratio confort/poids exige un savant dosage. Notre conseil ? Tenez-vous-en au strict nécessaire et faites un essai : montez et descendez plusieurs fois vos 6 étages et voyez où en sont vos genoux, votre dos, vos chevilles… Allez, vous pouvez encore enlever un ou deux tee-shirts… Et la crème de soin anti-âge, c’est vraiment indispensable ?
5. Bien choisir son emplacement
La règle d’or ? La sécurité d’abord pour votre nuit en nature ! La vue sur le Mont-Blanc ok, mais pas sous une barre rocheuse… Il sera grand temps demain matin de faire quelques mètres pour prendre LA photo Insta de l’année. Prévoyez d’arriver sur zone 1h avant la tombée de la nuit pour commencer doucement à préparer le terrain sans attirer l’œil des curieux. Cherchez le plat, le sec et le plus abrité du vent. Tenez-vous à l’écart des propriétés privées et des pâturages.
6. Cuisiner en bivouac : on se fait plaisir !
Ce n’est pas parce que vous êtes en mode guide de survie en pleine nature que vous ne pouvez pas profiter d’un bon petit plat réconfortant. Certaines recettes ne nécessitent qu’un minimum de préparation, alors pourquoi se priver de ce plaisir gourmand ? La base, c’est de transporter ses aliments dans des sachets zippés pour être le plus léger. Bien sûr, vous pouvez faire pré-cuire vos féculents ou préparer vos plats à l’avance pour les faire réchauffer. Vous pouvez aussi prendre de la purée instantanée : nourrissante et ultra-légère si vous avez de l’eau sur place. Comme on est sympas, on vous livre en exclusivité la recette bivouac préférée d’un membre de la rédaction :
Pâtes all’arrabiata “à la Johnny” (pour 4 pers.) :
Mettre à rissoler 10 min dans une poêle 200 g de lardons fumés allumettes, 4 filets d’anchois, 3 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 ou 2 piments oiseaux émincés. Ajouter ensuite 500 g de tomates pelées, 1 gousse d’ail. Poivrer et parsemer d’origan. Faire mijoter à feu moyen 10 min. Faire cuire 500 g de Penne Rigate. Mélanger le tout. C’est prêt ! À mettre dans un tupperware et à réchauffer sur votre lieu de bivouac. On peut même ajouter du parmesan s’il ne fait pas trop chaud. L’Italie dans votre assiette au pied des montagnes, miam !
7. Suivre son intuition
Finalement, le plus important dans tout ça, c’est de vous écouter. Ok, on vous a dit de ne pas vous charger, mais vous, votre gros kiff, c’est de prendre de belles photos en vue aérienne. Faites-vous plaisir, prenez votre matos, quitte à faire l’impasse sur votre plat chaud (dommage pour Johnny et ses pâtes…).
