Une mère sur 5 risque le burn out maternel *. Alors mieux vaut prévenir que guérir ! Nous avons tendance à sacraliser la maternité comme étant un état d’épanouissement ultime, jalonné de câlins et de bisous. Pourtant, avouons-le, devenir maman n’est pas une mince affaire et nulle n’est à l’abri de passages à vide. Si vous souhaitez profiter pleinement des joies de la maternité, il va falloir apprendre à vous écouter et vous préserver.
C’est quoi le burn out maternel ?
À ne pas confondre avec le baby blues, le burn out maternel peut survenir n’importe quand : de la naissance à bien plus tard. Que vous soyez en couple ou maman solo, dès la première grossesse ou avec plusieurs enfants… il n’y a pas de règle ! Par contre, il y a des signes avant-coureurs auxquels vous devez être attentive :
- Dans un premier temps, vous vous sentez épuisée, dès le réveil. Une fatigue autant physique que mentale qui ne vous quitte plus. Vidée de toute énergie, l’idée de devoir affronter une nouvelle journée vous paraît insurmontable.
- De ce fait, vous vous sentez débordée par les tâches quotidiennes et avez l’impression d’agir comme un robot… tentant désespérément de tout faire rentrer dans une journée. Vous finissez par ne plus vous sentir à la hauteur et à perdre toute confiance en vous.
- Par la suite, un sentiment de rejet et de désintéressement général vient s’installer. Irritée, irritable, souvent en colère, vous supportez de moins en moins vos enfants. En effet, moins vous les supportez, moins ils sont supportables.
Comment savoir si vous êtes proche du burn out maternel ?
Si vous vous retrouvez à crier ou à en venir aux fessées, à la première dispute entre enfants, c’est qu’il est trop tard. Vous réagissez trop vite, trop fort : le burn out maternel est là. Afin d’éviter de le détecter trop tard, soyez attentives aux signes récurrents de fatigue, d’irritabilité et d’hypersensibilité. Attention si ce manque de patience se ressent de plus en plus souvent, pas seulement après une journée de boulot compliquée mais pendant plusieurs semaines. Guettez aussi les signes que vous envoie votre corps : migraines, eczéma,…
Si vous n’osez pas en parler, commencez par un test en ligne, facilement accessibles sur le web. Ils vous permettront de vous faire une première idée de votre niveau d’épuisement. Si vous êtes prêtes, parlez-en à vos proches ou à des professionnels. C’est une bonne manière de mettre cartes sur table et de faire un bilan des choses qui vous minent le plus. En effet, vous êtes en permanence sur tous les fronts, il y a forcément certains aspects du quotidien que vous pouvez aménager.
4 conseils pour prévenir le burn out maternel
- Faites le deuil de la mère parfaite… car, entre nous soit dit : elle n’existe pas! Vous avez le droit, ponctuellement, d’être énervée, en colère, stressée et de faire des erreurs ! C’est parfaitement normal !
- Si vous sentez que vous flanchez, tentez d’identifier vos émotions et de les expliquer à votre enfant, tout simplement. Nos petits sont des éponges et ressentent tout. Vous soulagerez autant son incompréhension que votre cœur de maman. Par exemple : « Maman est énervée à cause de sa journée au travail, mais ce n’est pas ta faute » ou « Pardon, je ne voulais pas crier. Tu as fait une bêtise. Mais ce n’est pas si grave. Maman est très fatiguée en ce moment. Ne t’inquiète pas. Je ne suis plus fâchée. »
- Passer des moments de qualité avec vos enfants. Arrêtez de vouloir faire 10 choses à la fois et profitez VRAIMENT des moments où vous êtes avec eux.
- La fatigue est un cri d’alarme envoyé par notre corps, pour nous signaler qu’il est temps de prendre soin de nous. Alors pensez à vous écouter et à répondre à VOS besoins.
Concrètement, on fait quoi ?
- Commencez par prendre rendez-vous avec vous! 15 min par jour, octroyez- vous un temps off, rien que pour vous. Cela peut-être un bon bain chaud aux huiles essentielles relaxantes, une conversation téléphonique avec votre meilleure amie, un brin de shopping sur internet, ou même un temps lecture lovée dans votre couverture préférée. Tout est bon à prendre à partir du moment où cela vous fait du bien.
- Par ailleurs, organisez des relais pour souffler l’espace d’une demi-journée. Rassurez-vous, vous ne serez en aucun cas une mauvaise mère si vous laissez vos petits chez la nounou, une grand-mère, la marraine ou une baby sitter. Bien au contraire : vous reviendrez ressourcée comme jamais ! Quant à vous… Imaginez, 3 heures rien que vous… pour aller au spa !
- Appliquez la règle du « CQFAR » : Celui Qui Fait A Raison. Par exemple, si votre mari étend la lessive mais que ce n’est pas parfait selon vous, ne refaites pas tout à sa place. Premièrement, il ne voudra plus jamais étendre le linge et vous allez, en plus perdre 10min de votre précieux temps (sans compter l’énergie que vous prendra l’éventuelle dispute qui en découlera) ;-). Donc n’hésitez pas à laisser une vraie place au papa.
- Donc entourez-vous, déchargez-vous et surtout… échangez avec d’autres mamans qui vivent, toutes à leur manière, cette sensation de dépassement et d’épuisement. En plus de vous soulager, ce partage d’expérience vous permettra de trouver de nouvelles astuces pour vous en sortir.
Pour finir, gardez en tête que rien n’est immuable et que tout peut toujours changer.
Crédit photo : aprybysz, E-Com-Photos.eu_C.Baudot, Adobe Stock
*Baromètre des parents 2016 ; La ligue des familles, Le Soir et la RTBF